
Jeanne Barret – Celle qui a osé traverser les océans en secret
Avant que les femmes puissent voyager librement,
il y en a une qui a choisi l’invisible pour mieux explorer l’infini.
Jeanne Barret, première femme à avoir fait le tour du monde par la mer, a traversé les océans… en se déguisant en homme.
Pas par goût du secret.
Mais par passion. Par soif d’ailleurs. Par amour des plantes, des mondes, du Vivant.
Une femme, une passion, un déguisement
Nous sommes en 1766.
Jeanne, née en Bourgogne, est botaniste autodidacte, passionnée de nature.
Elle partage sa vie, son amour et ses recherches avec Philibert Commerson, botaniste du roi.
Mais à cette époque, les femmes n’ont pas leur place à bord. Ni comme scientifiques, ni même comme passagères.
Alors elle ruse. Elle ose. Elle se transforme.
Elle coupe ses cheveux, se fait appeler Jean, et embarque à ses côtés sur l’Étoile, navire accompagnant La Boudeuse du célèbre Bougainville.
L’arrivée à Tahiti : l’intuition des peuples du Pacifique
Des mois de mer, d’escales, de collectes botaniques.
Et puis, Tahiti.
C’est là que l’évidence surgit.
Pas chez les Européens. Mais chez les Tahitiens.
“Vahiné, vahiné !”, disent-ils en la voyant.
Dans cette culture où l’intuition est sacrée, ils n’ont pas besoin de preuve.
Ils savent.
Elle est une femme. Et cela ne dérange personne.
C’est même là que, pour la première fois, Jeanne peut respirer à visage découvert, sans peur.
Le lien avec Commerson : un duo au service de la science
On dit souvent qu’elle l’accompagnait.
Mais ceux qui ont lu entre les lignes savent qu’elle n’était pas une simple assistante.
Elle était l’âme du duo.
C’est elle qui classait, notait, soignait les échantillons.
C’est elle qui, selon la légende, aurait découvert le bougainvillier, cette plante exubérante qui aujourd’hui colore tant de paysages tropicaux.
Et tant d’autres : plus de 6 000 espèces collectées au total pendant ce tour du monde.
Du camouflage à la lumière
Quand la vérité éclate, l’équipage est d’abord surpris.
Mais au fil des jours, le respect prend le dessus.
Parce qu’au-delà du genre, il y a les faits.
Elle a traversé les mêmes tempêtes, les mêmes fièvres, les mêmes épreuves.
Et surtout : elle a tenu. Elle a observé. Elle a transmis.
Ce qu’elle nous transmet
- Parfois, il faut ruser pour réaliser son destin.
- L’intuition reconnaît ce que les lois ignorent.
- On peut être invisible… et laisser une trace éternelle.
- Le savoir est une forme de résistance.
Aujourd’hui, une plante tropicale porte son nom : Baretia bonafidia.
Mais dans le cœur des femmes libres, c’est son audace qui fleurit.